Résilience de la forêt de l'Espace Naturel Sensible de la montagne de Saint-Maurice

Pour prévenir les effets du changement climatique, avec le soutien technique de l'ONF (assistance à maitrise d'oeuvre) et de la société SERPE (prestataire), nous plantons en ce moment des essences nouvelles dans les clairières qui ont été ouvertes lors de la dernière coupe de bois (Financements dans le cadre du Plan France Relance "Forêt").

Pourquoi faire cela ? :

Les scientifiques du GIEC, qui alertent depuis bien longtemps sur les effets du changement climatique, ont aussi fait un travail sur la forêt. Essence par essence, ils ont déterminé, suivant la latitude et l'altitude, la bonne ou mauvaise résistance de celles-ci (modèle IKS). Aidé par ces travaux, nous avons déterminé les meilleures essences d'avenir compte tenu des spécificités de notre montagne et de nos objectifs d'avenir pour celle-ci.

Composition actuelle de la forêt de Saint-Maurice, ses qualités, ses défauts, du bas vers le haut :

  • Buis : on le trouve essentiellement avec des chênes, sur des versants arides. Même si cela reste une essence très résistante, capable de repartir après des coupes sévères, la Pyrale du Buis a éradiqué un grand nombre de plant et reste sa principale menace.
  • Chêne pubescent : Différentes études ont démontré les capacités de cet arbre à s’acclimater et à récupérer d’une période de sécheresse. Néanmoins, ces périodes à répétition fragilisent cette essence et facilitent le développement de la maladie de l’encre, qui se traduit par un suintement noir ; l’arbre concerné en meurt inéluctablement.
  • Pin sylvestre : Présent sur la majorité de la montagne de Saint-Maurice et à toute altitude, il est le premier concerné par le changement climatique. Les sécheresses répétées, les attaques de scolyte et les précipitations accompagnées de grêle ont déjà eu raison de nombreux spécimen.
  • Pin noir : Introduit par l’homme pour son développement rapide et sa bonne rentabilité économique, il est d’un grand intérêt pour retenir les sols pentus grâce à son système racinaire efficace. Comme le Pin sylvestre, il souffre du stress hydrique et finira par disparaître.
  • Hêtre et Sapin pectiné : ces essences sont en sursis. Les sécheresses successives et hausses des températures sont à l’origine de la mortalité d’arbres adultes. Même si ce n’est pas encore évident, on sait que l’évolution du climat se traduit par des jaunissements, des rougissements et des pertes de feuilles, comme dans l’Est de la France. Ces effets facilitent la prolifération d’insectes cambiophages (qui se nourrissent dans le cambium sous l’écorce).
  • Sapin d’Espagne : on retrouve cette espèce mélangée aux sapins pectinés. Il peut résister à des sécheresses plus ou moins longues, si ses conditions d’implantations sont optimales. Peu dérangé par la chaleur et supportant des gelées (jusqu’à – 25°C), il est, par contre, très sensible à la pollution.

 

Pour que demain (30 à 50 ans) il y ait encore une forêt sur ce massif on va tenter d'introduire, par des plantations, des essences nouvelles plus résiliantes :

  • 190 Chênes chevelus
  • 150 Cèdres de l’Atlas
  • 150 Sapins de Bornmuller
  • 100 Douglas de Californie
  • 100 Cormiers
  • 75 Tilleuls à grandes feuilles
  • 35 Poiriers sauvages

Autres actions menées avec l'ONF à Saint-Maurice :

- Arrêt provisoire des coupes pour observer et réfléchir

- Réserve de coupe (certaines zones, plus difficiles d'accès, sont laissées en libre évolution)

- Gestion différenciée des coupes en fonction des essences (préservation des essences pérennes et coupe dans les essences vouées à l’extinction).

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