Afin de décider des fils rouges qui guideront la gestion de l’Espace Naturel Saint-Maurice pour les 10 prochaines années, la mairie a fait appel aux citoyens en ce début d’année 2025 via une concertation publique ; 50 personnes, experts associatifs, agents de la communauté des communes, clubs sportifs et usagers, se sont réunies autour de tables rondes ; un questionnaire en ligne et papier a été diffusé en parallèle jusqu’à fin avril. Ainsi, c’est un ensemble d’usagers et de professionnels qui a pu s’exprimer et dont nous souhaitons vous faire partager les principaux retours.
Ce qui disent les 170 personnes ayant répondu au questionnaire
Un accès surtout à pieds et une affluence modérée
- Les répondants sont d’abord piétons.
- La voiture reste un moyen d’accès important, avant le vélo, pour le grand public, quelles que soient ses capacités sportives ou sa mobilité physique, et permet de profiter du panorama de la montagne.
65% des interrogés trouvent la présence des véhicules motorisés sur la montagne tout à fait correcte, voire même faible (25%), ce qui indique qu’il n’y pas d’abus de l’accès motorisé sur Saint-Maurice.
Dans les actions prioritaires à mener : la protection du site et les chemins
La protection du site naturel et le maintien des chemins de promenades remportent haut la main la palme des actions qui vous tiennent le plus à cœur. Viennent ensuite l’accès et l’entretien de la chapelle, lieu fortement identitaire de Saint-Maurice, et la présence d’animations naturalistes, qui vous permettent de découvrir la montagne plus intimement.
Une gestion forestière durable
L’exploitation raisonnée de la forêt, par rapport à sa libre évolution, est soutenue par la majorité d’entre vous (plus de 60%). Elle demeurerait donc une source de revenus ponctuelle pour la commune, sans être un but principal de l’ENS.
Le partage des connaissances : sur site et auprès des écoles
Essentiel pour une meilleure appropriation de l’ENS, il est vivement sollicité sous des formes variées. Ainsi, des dépliants d’informations scientifiques pourraient satisfaire les grands passionnés, tandis que le lien avec les écoles (sorties, interventions) doit se maintenir pour toucher le jeune public. Si une table d’orientation fait l’unanimité, la pose de panneaux sur la montagne ne fait pas l’unanimité, due à leur impact visuel sur le paysage. Un compromis devra donc être trouvé pour satisfaire l’accès à l’information sur le site sans dénaturer le lieu.
Des commentaires libres avec des idées à creuser : assises, escalade, pastoralisme, etc.
Nous avons eu le plaisir de recevoir des propositions qui enrichissent le panel d’actions à envisager :
- le souhait de quelques bancs en rondin pour des moments de détente
- l’importance de remplacer les populations de conifères par des feuillus
- la possibilité de décorer la ville à Noël, avec des sapins fabriqués en matériaux locaux, et non pas coupés sur Saint-Maurice.
- Le désir d’une voie d’escalade respectueuse du site.
- La mise en valeur du site des Vitrouillères
- L’intérêt écologique d’augmenter le pastoralisme sur la montagne pour ouvrir les paysages.
Ce que les tables rondes de la réunion du 24 janvier ont conclu
Des consensus trouvés sur de nombreux sujets
Des généralités :
- prendre en compte le changement climatique dans la gestion du site,
- concilier l’accès au lieu et la protection de l’environnement du site,
Approfondir la sensibilisation des usagers aux enjeux du site :
- informer sur la présence du couple d’aigles royaux pour éviter tout dérangement lors de la nidification ;
- sensibiliser sur l’importance du bois mort pour la santé de notre forêt, car cela n’est pas bien compris du public.
Favoriser la filière bois de proximité pour un usage local des coupes de bois,
Ouvrir le chemin piéton entre les antennes et les plaines du Poët-Laval, en concertation avec la CCDB.
Ne pas ouvrir de piste de descente VTT, ceux pouvant déjà pratiqués sur la piste forestière,
Développer le pâturage et autres actions (bancs, panneaux d’information, parcours artistique, etc.) surtout dans la Combe.
Renouveler les inventaires faunistiques et floristiques tous les 10 ans pour évaluer l’impact des actions humaines sur le site.
Des conclusions plus difficiles à trouver sur certains sujets
Les opinions divergentes sur la chasse incitent également à choisir la voie du compromis. Son maintien pourrait par exemple être restreint à la régulation des sangliers, la chasse à la Bécasse des bois n’étant pas souhaitée alors qu’elle est période d’hivernage chez nous. Une zone de quiétude pourrait aussi être envisagée, dans la nouvelle HSN-LE par exemple (voir l’article sur le sujet). Ce qui est clair, c’est que les informations sur les jours de chasse et de battue doivent être plus faciles à trouver pour les usagers.
L’ouverture des grottes est polémique également, car ce sont des zones à enjeux chauve-souris. Les géologues et les naturalistes émettent des réserves.
L’affouage et l’accueil de ruches ne font pas l’unanimité auprès des acteurs réunis lors de la réunion, pour une question de sécurité pour l’un et pour la concurrence avec les abeilles sauvages pour l’autre.
La circulation automobile est également débattue entre l’ouverture aux personnes à mobilité réduite et le dérangement que celle-ci représente. Une fermeture en août est dans tous les cas nécessaire pour limiter le risque incendie.
Synthèse des réponses au questionnaire et de la concertation
Nous retirons de la concertation le souhait commun d’une prise en compte accrue des éléments perturbateurs du site et de leurs impacts sur la montagne, incluant entre autres l’impact climatique de l’activité humaine, l’exploitation forestière, le pastoralisme, les chiens divagants et les pratiques sportives sur certaines zones sensibles.
Le chargé de mission aura donc pour mission d’intégrer dans le prochain plan de gestion des suivis faunistiques et botaniques, indicateurs de la santé de l’ENS. Rendez-vous cet hiver pour connaître les propositions d’actions retenues par le comité de gestion de la montagne Saint-Maurice !